La place de la Concorde

La place de la Concorde stupéfait au premier abord par ses dimensions… Effectivement, il s’agit de la seconde plus vaste place de France après celle des Quinconces à Bordeaux. Cet espace s’impose également par son emplacement dans un jeu de perspectives, son organisation particulière pour une place royale, par son obélisque central et par son histoire particulièrement riche…

Sa perspective

Lorsqu’on se place au centre de la place de la Concorde, construite dès le règne de Louis XV, on est frappé par son insertion dans un jeu de perspectives. Elle se positionne comme une étape majeure de « l’axe historique de Paris » qui prend naissance au Louvre et se termine -pour l’instant- à l’Arche de la Défense. Mais cet axe est-ouest est doublé pour la place de la Concorde par une vue au nord sur l’église de la Madeleine et au sud sur l’Assemblé nationale. L’impression est donc saisissante ; on se croit au coeur de Paris, entre le Louvre et les Champs-Elysées, comme un trait d’union entre l’Ancien régime et le XIXème siècle. La place vue du ciel

Son histoire

En 1748, la ville de Paris décide d’élever une statue équestre de Louis XV, surnommé le «bien-aimé», que l’on veut placer sur ces anciens marais des Gourds : c’est ainsi que l’histoire de cette place royale commence. L’architecte Jacques Ange Gabriel va être chargé de la réaliser (nommée alors place Louis XV). Elle sera délimitée par une enceinte octogonale isolée par une balustrade et des fossés. Des bâtiments encore visibles aujourd’hui et abritant notamment l’Ambassade des Etats-Unis et le siège de l’Etat-major des Armées sont construits sur le côté nord. L’ensemble se présente ainsi comme un espace ouvert sur les jardins et la Seine…

La Révolution

C’est à la Révolution que l’histoire rattrape cette place rebaptisée place de la Révolution en 1792, puisque la guillotine va y être installée dès 1792 à plusieurs reprises de façon intermittente puis plus définitivement entre mai 1793 et juin 1794. Les plus célèbres guillotinés restent sans aucun doute Le roi Louis XVI (le 21 janvier 1793) et son épouse, la reine Marie-antoinette (le 16 octobre 1793) mais n’oublions pas Mme du Barry, Danton, Robespierre et Manon Roland connue surtout aujourd’hui pour s’être écriée « ô Liberté ! Que de crimes commet-on en ton nom ! ». Elle prend ensuite pour la première fois le nom de place de la Concorde en 1795.

Son aménagement

La décoration actuelle, à savoir les deux fontaines dédiées à la navigation fluviale au nord et à la navigation maritime au sud, les candélabres et les 8 statues des villes, est aménagée sous la direction de Hittorf. Sur un socle à l’origine construit pour ériger un monument en l’honneur de Louis XVI sera placé l’obélisque, le 25 octobre 1836 en présence de 200 000 personnes. Don de Mohamed Ali à la France, cet obélisque date de 3300 av. J.C. et provient du temple de Louxor en Egypte. Couvert de hiéroglyphes racontant les hauts faits de Ramsès II, il renforce cette idée que la place ne doit comporter aucune connotation politique. En effet, après avoir servi de théâtre aux passions royalistes et révolutionnaires, cette place se veut le plus neutre possible, d’où son nom et son aménagement.

Aujourd’hui, elle reste le théâtre cependant d’embouteillages mémorables, de manifestations et d’actions surprenantes comme celle d’Alain Robert, grimpeur urbain qui s’est offert le luxe de monter en haut de l’obélisque sans dispositif de sécurité.