La cuisine au Moyen-âge

DSCN3283.jpgSaviez-vous qu’au Moyen-âge, les gens se régalaient de cygne, ou de dauphin? Et oui, si vous ne supportez plus le jambon-pâtes et le poulet-petits-pois-carottes, si vous avez envie d’innover vos recettes, découvrez les pratiques culinaires de nos ancêtres¦ Vous serez plus qu’étonnés ! Les sources le confirment à de multiples reprises : la consommation est au plus haut à la fin du Moyen-âge (XIV-XVès.) ! Voici donc un zeste de leurs pratiques culinaires, un copeau des produits qu’ils dégustaient, un soupçon de leurs croyances au sujet de la nourriture… bref de quoi vous aiguiser l’appétit!

Les pratiques culinaires

Il semble que le nombre de repas ait été fixé idéalement à 3, déjà au Moyen-âge, mais en parallèle, la prise d’en-cas était fréquente. Et contrairement aux idées reçues, les fast food ne datent pas d’hier! Une partie de la population n’avait pas l’équipement pour cuisiner et se nourrissait grâce à des traiteurs vendant leur plat directement sur le pas de la porte! Les plus chanceux avaient cependant des locaux dédiés au stockage des aliments et des aménagements rivalisant -ou presque !- avec nos installations modernes (évier, canalisations d’eau courante, cheminée,…). Comme aujourd’hui, l’hygiène était très importante : les ustensiles étaient lavés soigneusement, et beaucoup de textes évoquent la question de la fraîcheur des aliments et de l’eau. Cela dit, une eau était considérée comme propre selon des critères assez particuliers, puisque les parisiens utilisaient l’eau de la Seine pour la confection de compotes ! Pour conserver leurs aliments, les hommes de ce temps avaient recours à divers procédés : la salaison, l’immersion dans le miel ou le vinaigre ; le fait de saler ou fumer les aliments était également pratique courante.

La nourriture

Les hommes du Moyen-âge consommaient de façon très variée, et parfois même des animaux que plus d’un répugnerait aujourd’hui à goûter (paon, tortue,..)! Tout d’abord, même les plus pauvres mangeaient de la viande ; les poissons étaient également très fréquemment consommés, puisque l’Eglise imposait qu’un jour sur trois soit maigre! DSCN3289.jpg Les laitages et fromages étaient fortement utilisés, de même que les plantes aromatiques que ce soit pour les mets ou les boissons. Le pain était l’aliment de base par excellence (en moyenne 1kilo par personne par jour) et ses formes varient selon sa région de provenance. Les fruits étaient dégustés plutôt cuits que crus, les légumes pour des recettes élaborées du genre compote de navet au miel, les fleurs comme la rose ou la violette parfumaient également certaines compositions culinaires. Les épices étaient beaucoup utilisées, même les «exotiques » que les plus riches se faisaient importées.

Les croyances et usages

A cette époque, on considère que les aliments sont « secs », « humides », «chauds» ou «froids ». Par conséquent, il faut adapter le repas en fonction de la personne à qui il est destiné. Aux personnes âgées il est plus conseillé de leur servir des mets chauds, type sucre et miel, alors qu’aux enfants, de tempérament chaud, au contraire on ne donne pas de sucreries ! D’autre part, que les amis de Brigitte Bardot se rassurent, certains animaux ne sont pas consommés car trop familiers : tel est le cas pour les chiens, chats et chevaux. Enfin, l’aspect des plats préparés a déjà une grande importance à cette époque: on a très bien compris que l’esthétisme attise l’appétit!

La nourriture et le plaisir DSCN3309.jpg

La nourriture se doit d’être source de plaisir, et elle est clairement liée dès cette époque aux plaisirs charnels. L’idée, qu’après un bon repas, suivent les délices sexuels, date de cette période. Tant et si bien que les jeunes filles et veuves se voient conseiller de ne pas manger certains aliments qui risqueraient d’éveiller leurs sens, comme les poireaux (qui ont en plus une forme évocatrice), les fèves et le safran !

Si cette question de la cuisine au Moyen-âge vous intéresse, sachez qu’une exposition se tient actuellement à la Tour Jean sans Peur (photo ci-dessus) sur ce thème, jusqu’en Novembre 2006. Vous retrouverez en détail les quelques points évoqués ci-dessus… Vous pouvez même remonter encore plus aux sources des pratiques culinaires en allant à la crypte archéologique de Notre Dame de Paris, où se tient, jusqu’à fin 2006 une expo sur «le boire et le manger à Lutèce». De quoi renouveler ses livres de recettes ou simplement s’ouvrir l’appétit!